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Développer sa capacité d'adaptation : le challenge d'un ancien V.I. gérant d'une agence de voyage au Japon

Portraits

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01/03/2021

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La crise sanitaire n’épargne pas le secteur du tourisme, les start-ups de l’univers du voyage pivotent et se battent pour se développer. Alex Debs, ancien V.I.E aujourd’hui à la tête d’une agence de voyage haut de gamme employant 4 personnes revient sur son parcours et sur sa situation actuelle qui l’amène à repenser son business model. Portait.


Parle-nous de ton parcours, que fais-tu aujourd’hui et comment en es-tu arrivé là ?

Dans le cadre de mon stage de fin d’études en télécommunications à Paris, j’ai décroché un VIE chez Alcatel en pre-sales marketing. C’est grâce à cette opportunité en VIE que je me suis envolé un peu par hasard pour le Japon. J’y suis depuis bientôt 10 ans désormais. A l’issu de mon V.I.E, j’ai travaillé trois ans pour une entreprise de tourisme inbound, principalement sur des missions marketing.  J’avais déjà, à cette époque, la volonté de me lancer dans l’entrepreneuriat touristique au Japon mais je n’osais pas. J’ai donc décidé de rejoindre une jeune startup pour enrichir mes compétences dans d’autres domaines que le marketing. Et un an plus tard, je fondais Hitotoki.

A l’époque aucune agence n’était spécialisée sur du voyage très haut de gamme pour des visiteurs étrangers. Nous en avons donc fait notre marque de fabrique : une « boutique travel agency » qui organise des voyages à la carte pour un public étranger.

Notre agence s’appelle Hitotoki Luxury travel designer, nous proposons uniquement des voyages à la carte. Notre plus-value réside dans la proposition d’activités inaccessibles sans guide ou contacts locaux. Nous créons un réel lien avec le client pour être au plus proche de ses attentes et anticiper ses besoins.


Comment t’est venue cette idée et comment t’es-tu lancé ? 

J’ai tout de suite compris que travailler dans une grande entreprise n’était pas l’orientation que je souhaitais donner à ma carrière. Après avoir intégré une startup, j’ai eu la volonté de me lancer dans l’entrepreneuriat touristique mais je ne connaissais rien aux règles du pays. Et c’est là que j’ai compris l’importance de bien s’entourer dans ce type de projet. J’ai commencé à travailler à temps plein sur ce projet tout seul et j’ai rapidement vu la clientèle augmenter. Nous sommes aujourd’hui 4 employés.

Quel a été le plus gros challenge depuis la création de Hitotoki ? 

La maîtrise de la langue. La création d’une entreprise requiert énormément de démarches qui, même en français, sont complexes. C’est donc d’autant plus difficile en Japonais. Les process peuvent donc être ralentis, certaines informations peuvent être difficiles d’accès et ce même si l’on est bien entourés.


En parlant de challenges, comment vivez-vous la crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui ? 

Le début de la crise au Japon est survenu juste avant la haute saison touristique. En deux semaines tous les dossiers des 4 prochains mois ont été annulés. Nous avons dû aller au plus urgent : la gestion des annulations, les contrats d’assurance, la proposition d’alternatives aux clients. Il y a eu beaucoup de négociations à faire les premiers mois, et ensuite nous avons compris que ce bouleversement risquait d’être assez long. Le tourisme comme nous l’avons connu n’est plus à l’ordre du jour, nous avons donc dû nous réinventer pour être en mesure de maintenir notre activité.

Le Japon impose aujourd’hui aux nouveaux entrants sur le territoire une quarantaine de deux semaines. Nous avons donc saisi cette opportunité pour proposer un package de « self quarantine ». Du pick up à l’aéroport, à la réservation de chambres d’hôtels 5*, en passant par des services de conciergerie, nous proposons aux nouveaux expatriés une forme d’isolation améliorée. Nous offrons également un service immobilier pour aider cette population à trouver un logement permanent directement depuis leur hôtel. En somme, nous aidons aujourd’hui les expatriés à s’insérer au mieux dans le pays.

Ces circonstances qui auraient pu nous affaiblir sont finalement devenues une force et nous ont obligés à voir plus loin. Au-delà des ajustements de nos activités, nous avons pris l’initiative de créer un Club : le « Hospitality Industry Club of Japan » rassemblant plus de 50 acteurs du tourisme inbound au Japon.  Il y a beaucoup de petites structures dans le secteur au Japon et jusqu’à présent il n’y avait aucun Club qui nous associait. Cette année nous a fait réaliser qui nous avions grand intérêt à nous unir. Nous travaillons désormais tous ensemble, fournisseurs mais aussi concurrents, pour œuvrer à la relance du tourisme dans le pays.

Les next steps pour Hitotoki ? 

Nous devions ouvrir un second bureau Hitotoki à Taiwan et y proposer les mêmes services pour cette destination en 2020. Nous y avons finalement ouvert un bureau de représentation pour faire des inspections dans un premier temps et préparer le terrain avec pour objectif d’être complètement opérationnel dès la fin de la crise. 

En outre, nous nous concentrons sur le lancement de ce Club qui permettra d’envisager un avenir à plus long terme grâce à l’implication de chaque acteur sur le marché.


Un dernier conseil averti à de futurs entrepreneurs ?  

Ne pas trop réfléchir !  Sinon le risque est d’envisager d’innombrables scénarios et de se freiner soi-même. Au début, je voulais tout contrôler, savoir dans les moindres détails vers où je me dirigeais. Et j’ai finalement découvert, notamment cette année, qu’il y a tellement d’incertitudes en général et encore plus dans l’entrepreneuriat, qu’il ne faut pas voir à trop long terme et saisir les opportunités. Jamais nous n’aurions imaginé proposer à plein temps un service de conciergerie à des expatriés et les aider à trouver des appartements. C’est pourtant le cas aujourd’hui. Il faut donc rester ouvert, flexible et toujours essayer de se réinventer.

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