Vous l'aurez vite compris, Bangkok est une ville où il ne fait pas bon respirer. Comme d'autres grandes villes dans le monde, elle concentre un taux de particules fines (PM 2.5) important.

La majorité de la pollution atmosphérique dans les villes provient de la combustion fossile due au transport ou aux usines. Mais ici une raison plus singulière en est l'une de causes principales et n'affecte pas uniquement Bangkok mais tout le pays et l'Asie du sud Est: les brulis. 

Les brulis, qu'est-ce que c’est ? 

La culture sur brulis est une manière de cultiver traditionnelle utilisée pour nettoyer les champs avant semis. 

Cela concerne principalement les cultures de canne à sucre, riz et maïs en Thailande.

En effet, afin de pouvoir replanter une nouvelle culture, les agriculteurs doivent 'nettoyer' leurs champs après la récolte prétendante.

Comme on ne récolte qu'une partie de la plante (l'épis ou la partie haute de la canne à sucre), la tige principale reste plantée dans le sol et empêche donc de labourer et replanter.

Plusieurs solutions existent pour se débarrasser de ces plants :

     - défricher mécaniquement

    - défricher à la main

    - bruler

Mettre le feu à ces résidus est la solution privilégiée dans les pays ou les revenus des agriculteurs sont très faibles comme en ASEAN.

En effet ils n'ont pas les moyens de payer de la main d'œuvre ou d'investir dans de la machinerie moderne a plusieurs dizaines de milliers de dollars.

De plus bruler ces cultures permet, à court terme, de fertiliser rapidement les sols. C'est donc un double avantage pour eux :

     - libérer rapidement le champ pour pouvoir replanter

     - fertiliser le sol (même si au long terme les impacts des brulis sur l'état des sols est très problématique car cause des problèmes d'érosion, de rétention d'eau, et fini par appauvrir les sols)

Le brulis permet donc de gagner beaucoup de temps par rapport aux autres pratiques car il ne prend que quelques heures, là où il faudrait plusieurs semaines pour défricher puis fertiliser les sols.

Comment les brulis impactent toute l'Asie du Sud Est ? 

Les brulis arrivent massivement dans toute l'Asie du Sud Est à la même saison, entre Janvier et Avril. En cette saison ou les agriculteurs doivent préparer les champs avant un nouveau semis, c'est la saison sèche donc il n'y a quasiment pas de pluie pour faire retomber les particules fines.

D'où l'accumulation d'énormes nuages de fumée remplis de particules de carbone très fines (diamètre < 2,5 µm) qui constituent un brouillard intense qui se repend dans toute l'Asie du sud Est sous l'effet des courants aériens.

Les feux sont particulièrement nombreux dans le nord de la Thailande/Birmanie/Cambodge/Laos/Vietnam, régions très agricoles. Chiang Mai devient ainsi la ville la plus polluée au monde durant plusieurs jours en cette saison.

On peut ainsi voir via image satellite que toute la zone semble s’embraser :

Pourquoi est-ce dangereux ? 

Les PM2,5 sont des particules très fines qui ne sont pas filtrées par les bronches car trop petites,  et pénètrent ainsi profondément dans les poumons et le système sanguin.

Des études montrent qu'elles augmentent le risque de maladies cardiaques et pulmonaires, d'accidents vasculaires cérébraux et de certains cancers.

Pas la joie donc...

Quels bons gestes adopter ?

En vivant en Thailande il est possible d'adopter quelques bons gestes pour limiter l'impact des PM2.5 sur sa santé :

- télécharger l'application IQAir qui donne en temps réel la qualité de l'air et vérifier régulièrement la dangerosité sur votre localisation

- porter un masque filtrant les PM2.5 en extérieur (réutilisables comme ceux de la marque Cambridge Mask & Co)

- en cas de forte pollution, n'aérer que tôt le matin ou le soir, périodes ou la pollution est plus faible

- éviter le sport en extérieur durant un épisode de forte pollution (car hyperventilation)

- investir dans un purificateur d'air avec filtre Hepa PM2.5 (disponibles en seconde main, sur Lazada, Shoppee ou Power Buy, les modèles Xiaomi étant les plus répandus).