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La Chronique Culturelle de JCC - Courrez vous abriter au Centre Pompidou ou au Grand Palais

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Club V.I.E - FRANCE - Île de France

Actualités des groupes

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01/06/2016

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Au Centre Pompidou, l'exposition "phare" du moment s'intitule "Paul Klee : L'ironie à l’œuvre" : soit ! Puisque c'est la Commissaire de l'expo qui le dit ; mais on est plus souvent dans la caricature, le sarcasme ou le grotesque d'un artiste éternellement révolté et "en recherche" que dans l'ironie policée d'un peintre mondain !
Étonnante exposition, voire détonante car je pense que finalement peu d'entre nous auraient été à même de reconnaitre plusieurs tableaux de Klee - avant l'exposition , d'autant qu'il n'y a pas eu de rétrospective Klee à Paris depuis .... 30 ans !

Aussi faut il courir y passer 2 bonnes heures car c'est une "sacrée" découverte.
2 bonnes heures car l’œuvre est pléthorique (250 œuvres exposés) , pas forcément facile d'accès : on est tout de même assez souvent déconcerté .... par les titres .... par les dessins eux mêmes .... ou par la relation à inventer entre titre et œuvre ! Probablement que les cartouches-commentaires auraient gagné à être plus exhaustifs.
De plus, c'est un artiste dont la ligne artistique ne se lit pas au 1er coup d'oeil !

Ses dates : 1879 - 1940. Quasiment autodidacte, ayant voyagé très tôt en Italie pour prendre connaissance des "Maitres" , fréquentant les artistes munichois du groupe du "Blaue Reiter" ( Macke, Kandinsky, Marc) , ami et admirateur de Robert Delaunay, professeur au Bauhaus, admirateur "prudent" de Picasso, admiré par la bourgeoisie allemande des années 20, vilipendé bien évidemment par les nazis, et toujours furetant de façon critique et caustique dans les nouveautés de l'art de ce début du XXème siècle.

En fait c'est très curieux, on a moins l'impression de voir l’œuvre d'un peintre, que celle d'un esprit cultivé - voire d'un théoricien de l'Art -  s'interrogeant continuellement sur ce que doit transmettre l'artiste et comment il doit témoigner de la "réalité" des choses et des êtres. C'est à la fois déstabilisant et fascinant.

Dans ses premières œuvres, par son approche corrosive de la réalité du commun des mortels, il m'a fait plusieurs fois penser à Otto Dix (1891-1969) dont il partagea l'étiquette d'artiste dégénéré. Mais là où Dix reste "figuratif, marqué par la tradition "expressionniste" allemande, Klee évolue vers un art totalement "abstrait" : constructiviste, ou cubiste, ou pointilliste ....

Enfin bref c'est de nouveau l'un des superbes rendez-vous parisiens de cette saison 2015-2016 ; à ne manquer sous aucun prétexte ! Jusqu'au 1er aout.
Et pour ne pas arriver totalement vierge :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Klee

Pour "compléter" votre mois culturel, ne manquez pas l'édition 2016 de Monumenta .
Monumenta, vous savez c'est ce truc dément et génial qui consiste à confier la grande nef du Grand Palais à un artiste, en lui demandant de s'exprimer tout en valorisant le lieu.
Depuis 2007 se sont succédés Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, Daniel Buren et Ilya et Emilia Kabakov.
Personnellement j'avais beaucoup aimé les propositions de Boltanski , Kapoor et Buren mais c'est évidemment une affaire de sensibilité !

Cette année, modernité et sens de l'histoire oblige, c'est à un chinois que revient le redoutable honneur de s'y coller : en l’occurrence Huang Yong Ping. Chinois certes, né en 1954, mais vivant et travaillant en France depuis 1989.
Le problème que posent les artistes chinois au commun des mortels - pour l'instant - c'est que vous mémorisez difficilement leurs noms et donc vous ne savez jamais si vous n'avez pas - par hasard - déjà vu une œuvre de l'artiste.

J'ai réalisé en parcourant un petit livret, que j'avais déjà vu des œuvres de ce Monsieur .... à l'expo de la Fondation Vuitton consacrée aux artistes chinois contemporains. Et avant, à l'expo "Traces du Sacré" au Centre Pompidou en 2008 et à l’École nationale supérieure des Beaux Arts en 2009.
Il est également l'auteur d'un "serpent échoué" dans l'estuaire de Nantes - Saint-Nazaire , œuvre que je ne connais pas .... encore.
A Monumenta 2016, sa proposition s'intitule "Empires" : elle enchevêtre de façon saisissante : 305 conteneurs maritimes empilés sur 2 à 7 étages , le squelette d'un gigantesque serpent dinausorien de 254 m (constitué de 316 vertèbres et 568 côtes) et une réplique du bicorne de Napoléon à Eylau mesurant 12m sur 5 (reposant à 7,5m de hauteur sur des conteneurs).
C'est dantesque, prodigieux, plastiquement admirable. L’œuvre remplit et explose à la fois la nef du grand Palais : explose par le chatoiement des conteneurs (si, si !) ainsi que dans l'affrontement entre les structures géométriques des dits conteneurs, les rosaces métalliques des verrières du Grand Palais et l'arabesque démente du saurien vertébré.
L'ensemble invite à disserter sur "le commerce mondial défigurant le monde pour satisfaire les appétits de puissance, mais rattrapé par les forces telluriques du vivant" , ou les anéantissant (selon votre humeur du jour !). L’allégorie est simple mais forte , ne serait ce que par la démesure du projet.

Avec la nef sombre de Kapoor en 2011, c'est à mon sens la plus extraordinaire association d'une œuvre au lieu.
Attention, c'est jusqu'au 18 juin !

Contrairement à mon habitude, je ne joins pas de lien, car il faut arriver "vierge" pour bénéficier du choc visuel initial !

JCC pour le Club V.I.E
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