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Chronique - Cy Twombly ! au Centre Pompidou jusqu'au 24 avril 2017

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01/03/2017

 

Je dois avouer que je n'en n'avais jamais entendu parler, ni jamais mémorisé l'un de ses tableaux ! Et j'avais une fois encore tors car l'expo que lui consacre le Centre Pompidou, rend hommage à une sacrée personnalité.

Pour être précis, c'est une rétrospective retraçant 60 années de carrière d'un artiste (1928 - 2011) qui commence à produire au tout début des années 50. C'est une œuvre souvent déroutante, en constante évolution (voire "révolution"), à la fois très dépouillée et extrêmement "savante". Les références à l'antiquité méditerranéenne et à la culture européenne "étonnent" jusqu'à ce qu'on en sache un peu plus sur ses tribulations. 

Si j'ai bien suivi les cartouches, l'homme parcourt l’Italie, l'Europe et l'Afrique du Nord en 1952 et s'installe en 1957 en Italie, quasiment définitivement, tout en maintenant des visites régulières aux "States".

Et c'est là que l’œuvre commence à se révéler : picturalement, il est de la lignée allant de Georgia O'Keeffe (1887 1986) à Joan Mitchell (1925-1992).... mais dans une approche très vite très dépouillée, presque minimaliste. Dans cette lignée donc plutôt que du coté de Rothko, Rauchenberg, Warholl ou de l'anglais Bacon - en tous les cas - à mon sens (on peut ne pas partager cette vision !) 

Mais conceptuellement c'est un monde à part, où traits, tâches, "griffonnages" se construisent en accord avec des mots, ou des noms propres ; qui eux mêmes renvoient au plus profond de la culture méditerranéo-européenne. Un peu agacé à la 1ère salle (style griffouillages d'enfants), j'ai été de plus en plus subjugué par ces altercations secrètes ou dissonantes entre le trait, la couleur et les mots. 

Achilles Mourning the Death of Patroclus
Crédit photographique : © Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP


Pour mon gout personnel, 5 ensembles sont absolument superbes : 

- Achille et Patrocle : 2 toiles complètement abstraites mais conceptuellement illustratives de cette amitié tragique ; et pour la 1ère fois en "vis à vis" puisque l'une des toiles est à Zurich et l'autre à Pompidou ....

- "nine discourses on Commodus" ensemble de 9 grands formats (aujourd’hui au Guggenheim de Bilbao) datant de 1963 (assassinat de JFK) "illustrant" les dysfonctionnements du mental de cet Empereur sanguinaire par des "amas" de tâches dont les carmins violents rappellent des "sanguinolences" d'assassinats ....

- le quadryptique des Saisons : plus "classique" mais de fort belle facture , à voir habituellement à la Tate Gallery ;

- le cycle sur le couronnement de Sesostris (collection Pinault) ;

- les 10 toiles de "fifty days at Iliam" (50 jours de Troie) à revoir à Philadelphie.

Enfin peut être le plus bluffant , ces "gribouillis d'enfants" , pages d'écritures ou de raturages sur grands formats blancs, mais à la limite du visible, comme suspendus, un peu à la manière d'une partition musicale "extraterrestre". C'est totalement dément !

Ceci étant la rétrospective contient environ 14O œuvres donc chacun peut faire ses "achats" en fonction de visions personnelles !
 

Crédit photographique : © Cy Twombly Foundation
Thermopylae (1992)


Très intrigué par l'effet de fascination qu'avaient engendré moult de ses tableaux sur moi, alors que dans l'absolu, c'est un style de peinture auquel habituellement je n'accroche pas vraiment, je suis tombé en arrêt à la librairie sur un petit opuscule "Cy Twombly" de Roland Barthes ! Pariant sur le fait qu'un éminent penseur allait probablement m'ouvrir à moi même des portes que je n'avais pas su repérer, je l'ai acquis .... et lu ..... pour mon plus grand bonheur. Car son analyse, ou plutôt, sa plongée amicale dans l’œuvre de Twombly a éclairé la fascination que j'ai éprouvée. Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques lignes introductives :

" ce qui se passe sur la scène proposée par Twombly (toile ou papier) , c'est quelque chose qui participe de plusieurs types d'évènements, que les Grecs distinguaient très bien dans leur vocabulaire : il se passe un fait (pragma), un hasard (tyché), une issue (telos), une surprise (apodeston) et une action (drama)."

Suivent 65 pages de petit format qui vous permettent de comprendre pourquoi vous avez été fasciné .... et combien vous avez eu raison de l'être !

 

Je vous joins le lien de Beaubourg, mais même si, à 1ère vue, vous n'êtes pas un inconditionnel de ce type de peinture, courrez y : vous ferez "la découverte" de ce 1er trimestre culturel parisien. Vous pouvez courir jusqu'au 24 avril .... mais ne tardez pas trop : vous aurez peut être envie de vous replonger dans cet univers fabuleux !
 

CY Twombly ! au Centre Pompidou
du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017

 

Jean-Claude Capretz

 
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